mardi

il pleut des oiseaux corps sur nos morts
les foules s'applatissent sous le sort
Socrate boit un dernier verre et les rondes des pas
des soldats s'enregistrent dans les veines de nos bras

                                                                  


il pleut des oiseaux qui dévorent nos morts
les poudres volent dans les rues et les marchands
boient les cendres de ce qui n'est plus sur les marches
des temples où brûlent les cadavres laissés à eux-mêmes




il pleut des oiseaux très forts qui rongent d'acide les yeux
les yeux de nos questions étendues jusqu'aux cieux
en attente des mieux les cieux en latence des yeux vides
aux portes des livres en sang



la peste traverse sur les clous
et sur la place je fais le lit où je te baise
il pleut des oiseaux morts sur nos corps
et sur la place j'érige ta verge en vestale brandie