samedi

Il a marché le long des quais.Le train est passé .Le train est en retard.Le train n'arrivera pas.Le train de marchandises illicites passera de nuit.Le train bloqué sur la voie 417 sera conduit immédiatement au pilon.Le train de voyageurs plus maigres que les arbres en automne dépouillés de leurs attributs ne passera plus par ici.Dans sa tête des accents graves.Les accents graves d'une idée qu'on chasse de toutes ses forces à coups de plumets et de balai de paille.Tu me disais marabout et cela s'enchaînait.Tout ce qu'on a du mal à suivre et qui pendouille des nuages qui stagnent au dessus de nous dans des ciels qui se hasardent à essayer d'être encore ce que l'on imagine qu'ils auraient pu être.Vol d'oiseaux à gauche.La journée démarre sur ses chapeaux de trous .Et ce train qui arrive dans une autre hémisphère.Droite gauche.Au guichet on distribue des mouchoirs à grands carreaux, comme ceux des copies simples ou doubles pour les classeurs avec leur encre violette et leur marge en fin liseré rouge.Un pigeon chie dedans tombé d'un cumulus.Il le noue.La bête s'agite puis s'endort dans son berceau 100 pour cent coton.Il la fourre dans sa poche.Au chaud bien au fond.Là où il peut se toucher suffisamment encore pour avoir la sensation d'exister.Là où elle l'a laissé.Wagon-lit.

mardi


Les fumées du sous-sol barrent la sortie.Il faut pourtant la trouver.Il est tard.J'ai les pieds recroquevillés de douleur et de fatigue ,dans des escarpins de cuir humide de l'atmosphère de champignonnière où l'on vient de passer la nuit.Jamais je n'aurais trouvé un tel endroit si' l'on ne m'y avait emmenée de force.La vie de femme facile ne l'est jamais.Pour les complexités je finis de les oublier dans les coupes que l'on m'offre à la chaîne,telle une parfaite stakhanoviste de la bulle.Il me pousse dans le dos.T'appesantis pas poupette. C'est pas non plus la mine ici.Trouve-nous donc la sublime porte.On remarque le style.Tout est dans le style.La façon de se graver dans le moule de la phrase comme les couilles dans le caleçon.Il joue bien au poker aussi.Et c'est là où ça se gâte pour moi. Puisqu'il m'a gagnée.Je suis sa chose. Jusqu'à la prochaine partie. As de carreau et valet de trèfle à brouter.Mes fourrures tombent sur le gazon .On va bien s'amuser avec les cartes.N'oublie pas de lire les légendes.L'impératif m'excède mais il n'en a cure.Je trouve la porte et l'ouvre en tournant la page.Serrure ,clé,bagatelle de rues,ciels gris bitume,la panoplie est complète.On se dirige vers Bastille où l'ange est au comptoir.Je vous sers quelque chose Messieurs Dames?

samedi

Autant dire que la nuit s'était accidentée dans le labyrinthe des rêves à son appétit.Assis au bord du lit lui compte ses clopes.Leur mégot dans le cendrier qui renvoie dans la chambre d'amour qu'il vient de traverser les relents morts du tabac froid.Ce n'est pas le porno qu'il vient de se mâter sur le câble qui va dompter le bourdon noir qui rôde autour de ses épaules.Si cela ne tenait qu'à lui.Seulement justement cela ne tient qu'à lui.Surtout l'effondrement des pierres de la falaise.C'est bien gentil qu'il pense de cueillir les herbes de la nuit ,c'est bien gentil mais cela ne donne pas à manger aux vaches sacrées.Dire que cette poupée n'a pas réussi à fermer l'oeil. Ce n'est pourtant pas bien difficile à son âge primesautier.Quelle camelote.Je vais la renvoyer au marchand.Et puis celle qui parle avec leur boite à piles derrière non merci plus jamais merci bien cela me coupe mes envies.Déjà que ma femme n'arrête alors un peu de silence et juste le bruit de la chair de celluloïd transcendée cela me suffira bien vous comprenez suis pas difficile mais juste manioc.L'Afrique m'est montée au front avec ses moustiques gros comme des oeufs de pigeons .J'ai la bosse.La bosse du silence maintenant qui plisse quelques rides traversières.Calotte glaciaire.Dans la boîte en bois je la remets avec son linceul de dentelles ,sauf qu'elle n'est pas morte juste éteinte avec ses piles que je lui ai fourrées dans la bouche.Elle aime ça.Elle ne peut pas me le dire mais elle aime ça .Je le sais.Les hommes nous on sait ça.On sait ça ce qu'elles aiment se les fourrer dans la bouche les piles et se taire.

                           J'ai arraché un de ses yeux que je roule dans ma bouche.
                           Plaisir partagé.