samedi

Autant dire que la nuit s'était accidentée dans le labyrinthe des rêves à son appétit.Assis au bord du lit lui compte ses clopes.Leur mégot dans le cendrier qui renvoie dans la chambre d'amour qu'il vient de traverser les relents morts du tabac froid.Ce n'est pas le porno qu'il vient de se mâter sur le câble qui va dompter le bourdon noir qui rôde autour de ses épaules.Si cela ne tenait qu'à lui.Seulement justement cela ne tient qu'à lui.Surtout l'effondrement des pierres de la falaise.C'est bien gentil qu'il pense de cueillir les herbes de la nuit ,c'est bien gentil mais cela ne donne pas à manger aux vaches sacrées.Dire que cette poupée n'a pas réussi à fermer l'oeil. Ce n'est pourtant pas bien difficile à son âge primesautier.Quelle camelote.Je vais la renvoyer au marchand.Et puis celle qui parle avec leur boite à piles derrière non merci plus jamais merci bien cela me coupe mes envies.Déjà que ma femme n'arrête alors un peu de silence et juste le bruit de la chair de celluloïd transcendée cela me suffira bien vous comprenez suis pas difficile mais juste manioc.L'Afrique m'est montée au front avec ses moustiques gros comme des oeufs de pigeons .J'ai la bosse.La bosse du silence maintenant qui plisse quelques rides traversières.Calotte glaciaire.Dans la boîte en bois je la remets avec son linceul de dentelles ,sauf qu'elle n'est pas morte juste éteinte avec ses piles que je lui ai fourrées dans la bouche.Elle aime ça.Elle ne peut pas me le dire mais elle aime ça .Je le sais.Les hommes nous on sait ça.On sait ça ce qu'elles aiment se les fourrer dans la bouche les piles et se taire.

                           J'ai arraché un de ses yeux que je roule dans ma bouche.
                           Plaisir partagé.